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Le ver de mer

desepoir

Nouveau poète
#1
C’est l’histoire d’un ver de terre qui ne se trouvait point heureux.
Depuis des années foulait la terre, mais ne prenait pas la voie de Dieu.
Il n’avait d’yeux que pour les serres où il se sustentait de ses délices, pieux,
Entre salade et haricots verts, il se faisait péter le Depardieu.

Un jour où il s’abreuvait au coin d’eau le plus proche,
Il croisa près du marais son ami larve avec une torche.
“Quel vent t’amène ici ?”, tint le ver de terre curieux.
“Je m’en vais loin d’ici”, répliqua la larve, ni une ni deux.

La vie se faisait dure pour les petits êtres en ces temps,
Et le ver, pour sûr, partageait son bel élan.
“Pourquoi donc partir si loin de notre foyer ?
Malgré les temps difficiles, il n'en reste pas moins nôtre.”.

“Ne vois-tu donc pas tout ce que l’on vit ici ?
Se battre pour survivre, de si mince répit,
Dont nous affuble la nature en bas de la grande chaîne,
il est temps de voir d’autres étendues au-delà de nos plaines !”.

Le ver n’en revenait pas, de son ami volubile,
Il venait de remettre en question toute une vie immobile,
“Et si une nouvelle vie s‘offrait à moi ?” se dit-il,
Galvanisé par la larve qu’il suit, de ce que rêve indélébile.

Plusieurs jours ont passé et que de champs traversés,
De plaines empruntées et de sentiers foulés, mais rien !
Le désarroi de notre ver commençait à se constater,
Et il songea de loin à tout arrêter, pour son propre bien.

Mais avant que sa décision ne se concrétise,
La larva hurla : “Nous y sommes !”, évitant une abscisse,
Un large tableau se dressa devant ses yeux,
Une large étendue d’eau, si grande, si bleue.

Les deux migrants, fiers de leur parcours,
Sans se retourner, faisant au jour,
Plongèrent la tête piquante dans ce vaste monde,
Et entamèrent alors un périple qui ne peut se confondre.

Ils partirent le coeur léger et l’esprit ouvert,
A la découverte du fond des mers,
C’était faire abstraction que, malgré toute leur volonté,
Ils ont oublié qu’ils ne pouvaient pas respirer.